NE SOYONS PAS DUPES NE TROMPONS NI LES ELEVES, NI LEURS FAMILLES

LA GRANDE ARNAQUE POUR LES ELEVES

15 x 3 heures de stage ne compenseront jamais les lacunes et les difficultés accumulées par des élèves qui n’ont pu bénéficier :
– d’effectifs allégés dans leur classe
– de RASED complets (psychologues, rééducateurs, maîtres E…) et en nombre suffisant pour pouvoir prendre en charge tous les élèves le nécessitant
– du remplacement de TOUTES les absences de leurs enseignants.

Quels outils de dépistage des difficultés des élèves ? Quelle sélection parmi les élèves retenus en sachant que les « groupes seront constitués d’un maximum de 6 enfants » ? L’Ecole de la réussite de tous doit être ouverte à tous et donner des moyens constants sur l’ensemble de l’année scolaire à tous ses élèves. La stigmatisation de ces élèves en difficulté par le rallongement de l’année scolaire n’est pas la solution.

Ce sont les mêmes élèves qui, avec la suppression du samedi matin, verront l’allongement de leur journée scolaire dès la rentrée 2008, si le Gouvernement ne change pas de ligne de conduite.

LA GRANDE ARNAQUE POUR LES ENSEIGNANTS

Vous avez dit pouvoir d’achat ?

Travailleur plus pour gagner plus ?

Depuis des années, le pouvoir d’achat des enseignants est en chute libre, avec une inflation toujours plus galopante et des augmentations de salaires toujours plus faibles (aucune proposition de rattrape sur 2007 par exemple). Les heures supplémentaires défiscalisées que le gouvernement fait miroiter ne compenseront jamais la chute de notre pouvoir d’achat. Seule une revalorisation des salaires de tous, une véritable reconnaissance de notre profession, pourront résoudre les problèmes financiers que nous sommes de plus en plus nombreux à rencontrer.

J’évalue, tu évalues, il est évalué…

Le « dépistage » des élèves en difficulté s’appuiera « notamment sur les résultats obtenus aux évaluations nationales (…) en accordant la priorité aux élèves bénéficiant d’un PPRE ».

A quand l’exigence d’évaluations spécifiques avant chaque période de « stage » ?

Derrière la multiplication des évaluations, n’oublions pas le projet de réforme de l’Ecole du Ministère : « (les résultats des évaluations) seront rendus publics et permettront d’apprécier la réussite du système éducatif. Le niveau obtenu lors de ces évaluations mais surtout les progrès accomplis par les élèves et mesurés par ces évaluations constitueront le véritable indice de réussite de la politique scolaire. Les bonnes pratiques qui aboutissent aux meilleurs résultats seront valorisées et mutualisées. »

La rémunération au mérite n’est pas loin.

Grands discours et petits papiers

Comme toujours, l’organisation est censée se faire rapidement, le 20 mars étant délai de rigueur, avec une nouvelle surdose de tâches administratives pour les adjoints et pour les directrices et directeurs :
– « listage » des élèves relevant du dispositif
– réunion supplémentaire pour constituer les groupes
– communication des informations à l’administration et aux parents (pour s’assurer de « leur accord et de leur participation »
– bilan final

Nous ne pouvons cautionner la surcharge de travail demandée à celles et ceux qui ne souhaiteraient pas prendre part au dispositif ! - voir le témoignage ci-dessous.

Par conséquent, le SNUipp-FSU du Var dénonce et s’oppose à ce nouveau leurre, et demande au Gouvernement de mettre en place de véritables moyens pour lutter contre l’échec scolaire.

Chaque jour, la charge de chacun s’alourdit, sans que du temps institutionnel supplémentaire soit mis à disposition des collègues.

La mise en place de ce nouveau dispositif, qui va à l’encontre des objectifs réellement ambitieux pour l’Ecole, les élèves et les enseignants, ne doit pas représenter une charge de travail supplémentaire.

Le SNUipp-FSU interpelle l’Inspecteur d’Académie du Var afin d’obtenir des clarifications en matière d’obligations et de responsabilité.

UN COLLEGUE DIRECTEUR SYNDIQUE REAGIT

Alerte !!!!

Encore une fois, dans la précipitation, les directeurs/directrices sont mis à contribution pour mettre en place un dispositif gouvernemental.

C’est du temps supplémentaire qu’ils vont devoir consacrer à cette opération :
– recensement des élèves concernés
– recensement des enseignants volontaires, y compris ceux d’autres écoles
– communications des listes à l’IEN pour le 21 / 03 délai de rigueur
– informer les familles des élèves retenus
– tenir une permanence et répondre aux nombreuses sollicitations des parents qui auront besoin d’explications supplémentaires sur les critères de sélection des élèves ou qui voudront qu’on inscrive leur enfant alors qu’il n’a pas été retenu pour un stage.
– après le 31 mars, organiser matériellement le stage sur la base des propositions retenues par les IEN pour que « chacun puisse prendre ses dispositions ».

Répondre à des tas de questions :
– fermeture/ouverture de l’école ?
– choix des salles de classe ?
– quelles clés ? prêtées à qui ?
– quelles responsabilités ? pour qui ?
– CONVENTION ???
– rédiger un bilan de cette première opération pour servir de base à la reconduction du dispositif cet été.

Tout ce travail supplémentaire sans la moindre rémunération en Heures Supplémentaires.

Bref, pour un(e) directeur/directrice qui aurait l’intention de participer au dispositif et de prendre en charge un groupe d’élèves, on pourrait concevoir que lui revient d’office ce rôle de responsable, et encore, bien que, dans ce cas, payé(e) lui/elle aussi en heures supplémentaire, il/elle pourrait tout de même prétendre à une rémunération supplémentaire « en plus », pour ce temps passé à la préparation.

Mais pour un dir. qui partira en vacances….. ??????

Pour ma part je fais partie de cette deuxième catégorie et si « travailler plus pour gagner plus » a du sens, il est hors de question que je travaille à la mise en place d’un gadget destiné à calmer la colère des collègues sur le (0,5 % + 0,3 %) d’augmentation du point d’indice.

Que l’enveloppe budgétaire qui servira à ces stages soit injectée dans le système pour améliorer notre efficacité, en commençant par le remplacement des maîtres absents.

En passant, je signale que ce matin, j’ai des congés non remplacés :
– notre maître E nous manque tous les jours, et manque surtout à nos élèves en difficultés ( elle est en formation alternée pour préparer le CAPASH)
– 3 maîtres absents dont une collègue absente 3 jours

Soit en heures élèves environ 1000 heures d’absence. = environ 6 stages de CM1- CM2, de 15 heures pour deux groupes de 5 élèves.

Enfin, pour conclure, c’est TOUS les enseignants qui sont mal payés, c’est toute la profession qui a perdu 20% de pouvoir d’achat en 20 ans.

Ce serait intéressant qu’il y ait pléthore d’enseignants que tous demandent à faire ces heures supplémentaires pour voir comment seront choisis celles et ceux qui auront droit au bonus.

Qui sélectionnera :
– le/la dir. en fonction du copinage ?
– l’IEN en fonction de son évaluation pédagogique ?
– l’assistante sociale en fonction de la situation financière de chacun ?
– les parents en fonction du site de notation des profs http://www.note2be.com/ . ?
– les enseignants des classes de CM1 et CM2, en vertu d’une priorité qui leur serait accordée ?

Sacrée pagaille !!!! Malheureusement, dans ce cas, on nous dira :

« Ah, vous voyez bien que les enseignants n’étaient pas surchargés de travail puisqu’ils demandent tous à travailler plus. »

STAGE DE RATTRAPAGE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

STAGE DE RATTRAPAGE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES